
Colloque le 19 novembre 2016, de 9h à 17h30.
4e Journée d’étude organisée par l’axe «Corps, pratiques sociales et anthropologie psychanalytique» du CRPMS.
Si la contribution de l’homme au malheur du monde n’est plus à démontrer, qu’en est-il de la haine au féminin ? Question peu abordée en elle-même au plan clinique. On sait pourtant de quoi est capable la haine chez une femme. La métapsychologie de la haine apprend que, outre la légitime défense du moi (pulsions d’auto-conservation), la haine est l’affect qui « montre le chemin aux pulsions de mort », selon la forte formule de Freud — ce qui s’exprime dans la cruauté, devenant chez Lacan, plus que l’amour, le prototype de la « passion ». Le « devenir-haine » de l’amour originaire de la fille pour sa mère constitue la plus spectaculaire transformation d’affect. On présentera donc une clinique de la haine chez la femme. Comme « passion fondamentale » inversée envers la mère. Puis à travers la haine de l’homme – de la vengeance face à la promesse trahie, de l’hystérie à l’érotomanie, en passant par l’homosexualité féminine. Ce qui amènera à réexaminer, par la psychanalyse, ce que vaut l’idée ambiguë d’une « guerre des sexes ».
Cela implique et impose une dimension anthropologique, de la vendetta au crime chez la femme, en passant par les «femmes fatales» et les femmes batteuses d’hommes ou les « dominatrices » sado-masochistes…Cela donne accès à une relecture du « tabou de la virginité », du côté femme, soit la haine du déflorateur, qui pousse à l’extrême le retournement de la passivité imposée en destruction. On retrouvera ainsi Médée et la lecture contrastée de la féminité bafouée infanticide que l’on peut faire à partir du mythe tragique et de la théorie analytique, de Freud à Lacan. Freud note, dans une remarque violente et lucide de Malaise dans culture, comment les femmes, ayant posé le fondement de la Culture par l’Eros, peuvent, à force d’être maltraitées et déçues, devenir des figures actives de pulsion de mort. Le versant d’ « hainamoration » pourrait ainsi rouvrir l’énigme « que veut la femme ? »
Coordinatrice et organisatrice : Elizabeth KALUARATCHIGE – rf.kooltuo@hctaraulak
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Entrée libre
Université Paris Diderot
Halles aux Farines – Amphi 1A
2 rue Marguerite Duras
75013 Paris